Rentrée : 298 élèves se sont présentées en abaya lundi, 67 ont refusé de la retirer, annonce Attal

Selon le ministre de l’Éducation, près de 300 adolescentes se sont présentées dans leur établissement scolaire vêtues d’une abaya, cette robe traditionnelle musulmane, malgré l’interdiction décrétée quelques jours auparavant.

Gabriel Attal fait un premier bilan au lendemain de la rentrée. AFP/Julien de Rosa
Gabriel Attal fait un premier bilan au lendemain de la rentrée. AFP/Julien de Rosa

    « Je ne veux pas d‘une école où on pourrait identifier la religion d’un élève en le regardant ». Au lendemain de la rentrée des classes, Gabriel Atta assume sa décision de faire interdire l’abaya et dresse un premier bilan. D’après le ministre de l’Éducation, interrogé ce mardi matin sur BFMTV, 298 élèves se sont présentées en abaya lundi et 67 ont refusé de la retirer.

    Selon lui, « une grande majorité a accepté de l’enlever » devant l’établissement, mais 67 personnes n’ont pas accepté et sont rentrées chez elles. Selon lui, ces réfractaires à cette interdiction vestimentaire se situent « plutôt autour de grandes agglomérations et de grandes métropoles » et seraient scolarisés « dans moins d’une centaine d’établissements » en France. Le ministre ne précise pas si les faits concernent certains rectorats plus que d’autres.



    Gabriel Attal explique qu’une lettre qu’il a souhaité « signer de (sa) main » a été remise à leurs familles « pour expliquer les choses » alors qu’une « très grande majorité » s’est conformée à cette interdiction. Au total, 513 établissements ont été « identifiés comme potentiellement concernés par cette question », et « des personnels formés sur les questions de laïcité » y ont été « positionnés », avait précisé lundi le ministre. L’interdiction de l’abaya n’a donné lieu à aucun « incident » en ce jour de rentrée, a assuré de son côté la Première ministre Élisabeth Borne, lors d’un déplacement dans une école élémentaire d’Ille-et-Vilaine.

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    L’interdiction qui vaut aussi pour le port du qamis, version masculine de l’abaya, a fait l’objet d’un référé-liberté devant le Conseil d’État. Cette requête, déposée vendredi au nom de l’association Action Droits des Musulmans (ADM) pour obtenir la suspension de cette interdiction, sera examinée ce mardi à 15 heures.

    Interrogé lundi soir sur la question de l’abaya, Emmanuel Macron a évoqué l’assassinat de Samuel Paty pour expliquer le contexte de la décision du gouvernement d’interdire le port de ce vêtement long à l’école. « Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité », a déclaré le chef de l’État, interviewé sur la chaîne du youtubeur HugoDécrypte. « Je ne fais aucun parallèle » entre des actes de terrorisme et la tenue portée par des jeunes filles musulmanes, a assuré Emmanuel Macron. « Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde ».

    Quelque 12 millions d’élèves ont fait leur retour à l’école lundi. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a adressé un message aux forces de l’ordre pour souligner « le caractère sensible que revêt cette rentrée » sur les atteintes à la laïcité en milieu scolaire.